Le Pays du futur
, du 19 décembre 2023 au 25 février 2024. Commissaire : Natalia Smolianskaia, MMOMA, Moscou.



Exposition à la Ferme des Blés Barbus dans le cadre de Sillon / Manifestation des cultures, du 14 octobre 2023 au 31 octobre 2023. 3ème édition, Un itinéraire d'art en Drôme.

© François Deladerrière

Exposition de la “Bannières disséminées/George Gary”, 2020 (avec Graziella Semerciyan et Line Gigot) dans l'exposition collective PLEINE LUNE EN POISSONS, JAGNA CIUCHTA + INVITÉ.E.S, du
03 juillet 2022 au 28 août 2022 au Centre d'art Les Capucins, Embrun.

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@ salimsantalucia
 

Lectures et atelier boulanger par le collectif Pain Commun
La Bibliothèque grise, ch. 3 : Radiotransmissions (2/4)

https://duuuradio.fr/archive/rencontre-avec-pain-commun

Sur le parvis du Pavillon 4, studio de *DUUU radio situé dans le parc de la Villette, un groupe de boulangères amatrices pétrissent du pain. Les boulangères prennent la pâte, la ramassent sur elle-même, la retournent, la frappent, réitèrent ces gestes sur une table qui conserve quelques traces des opérations précédentes.
Le groupe a été réuni à l’initiative de l’artiste et chercheuse Marie Preston. Sa démarche s’apparente à une exploration ethnographique, qui engage des activités coopératives et des partages réciproques de savoir-faire. Depuis 2018, avec Pain Commun, Samia Achoui, Aranka Cadene, Line Gigot, Martine Guitton, Loyce Kragba, Marie Preston et Graziella Semerciyan boulangent du pain ensemble. Parfois, elles lisent aussi des textes.

Cet atelier a été réalisé dans le cadre de l’émission « La Bibliothèque grise, ch. 3 : Radiotransmissions », le 21 septembre 2019. À travers des entretiens, des lectures et un moment d’écoute sonore… depuis une classe d’école, une vigne, autour d’un four à pain… en mettant en relation les expériences et les points de vue d’un vigneron, d’artistes, d’auteurs, d’enseignants et de chercheurs… ce programme constituait la première occurrence sonore de La Bibliothèque grise et proposait d’explorer plusieurs situations de construction et de circulation des savoirs.

Co-production *Duuu
Réalisation : Gaspard Collin pour *Duuu
Première diffusion le 21 septembre 2019 à l’occasion de ‘La Bibliothèque grise — ch. 3 : radiotransmissions’, une proposition de Jérôme Dupeyrat et Laurent Sfar au studio Duuu, Folie N4 au parc de la Villette.


Résidence  à la Maison des arts Georges et Claude Pompidou, avec Line Gigot et Graziella Semerciyan.

Pour Faire communs (15 juillet au 30 août 2020), Parcours d’art contemporain en vallée du Lot, Marie Preston s’associe à Line Gigot et Graziella Semerciyan, membres de l’atelier Pain Commun, déjà engagé en région parisienne. Ensemble, elles envisagent la résidence comme une réflexion sur ce que pourraient être les « territoires » engageant du commun. Dessiné ici à partir des pratiques paysannes et boulangères propres à la vallée et aux causses du Lot, leur travail imbriquera les dimensions anthropologiques, intimes et politiques qui construisent le faire ensemble.
Avec François Martig, Natsuko Uchino et Pascal Lazarus. Co-commisariat : Maria Barthélémy et Martine Michard.


 
 
 
 
 
 

Les pains de l'alleu,
18 juillet 2020
Atelier pain avec Line Gigot, Marie Preston, Graziella Semerciyan et Serge Itkin, paysan-boulanger retraité.  Cuisson dans un four à pain traditionnel.
 
Le pétrissage, le façonnage et la cuisson ont été l'occasion de discuter des alleux ou terres libres, des fours communaux et des mélanges de farines qui étaient utilisés dans le Lot pendant l'Ancien Régime. Avec les farines du collectif installé à la Ferme de Clayrac qui cultivent notamment des blés paysans.

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Vue de l'exposition Faire Communs, MACGP, 2020, Photo : Marie Preston
Vue de l'exposirion Faire Communs, MACGP, 2020. Photo : Marie Preston

Marie Preston, Line Gigot, Graziella Semerciyan, Alleu, Coton, 2020, 104 x 473 cm production MAGCP. Photo : Marie Preston

 


La définition de l’alleu comme terre franche et libre exempte de toute redevance seigneuriale est insuffisante pour comprendre ce qu’il nous en reste. L’alleu n’existe pas en tant que tel mais seulement parce qu’il est lié à un usage et des pratiques communes. Témoignage d’une rencontre avec L.T.A. Stevenel, l’alleu apparait ici sous des formes linguistiques, des patois d’époques et de localités plurielles. Sa dimension est bien politique mais quand nous l’oralisons, elle devient poésie, fluide de ses voyelles, balbutiante, rythmique. Marie Preston, Line Gigot et Graziella Semerciyan saisissent cette dimension collective, l’inscrivent en cousant de leurs mains chaque lettre comme pour accompagner ces mots d’un faire ensemble.


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Bannières Disséminées / Henry D. Thoreau , Marie Preston, Line Gigot, Graziella Semerciyan. FAIRE COMMUNS, MAGCP, 2020. Photo © Yohann Gozard.

Bannières Disséminées / Alain , Marie Preston, Line Gigot, Graziella Semerciyan. FAIRE COMMUNS, MAGCP, 2020. Photo © Yohann Gozard.
Bannières Disséminées / George Gary , Marie Preston, Line Gigot, Graziella Semerciyan. FAIRE COMMUNS, MAGCP, 2020. Photo © Marie Preston.


« Nous sommes en transition et nous cherchons notre propre chemin dans la pratique paysanne. Un désir de faire du pain nous a contaminées dans un élan collectif. Pourquoi du pain ? Le pain est un “lieu” générateur de commun. Il est politique, vernaculaire et fabrique des mondes. »


L’enquête menée par les trois artistes les a conduites des blés paysans — réservoirs de biodiversité — aux récits des pratiques ancestrales de couvage, de circulation des levains, de fournées collectives, jusqu’aux terres libres des « alleux, allo... ». Les paroles collectées au gré des rencontres s’affichent maintenant dans le paysage et en partagent le vent et l’écho... En faisant émerger l’interrelation humain non-humain, elles rappellent la puissance que les biens communs apportent aux vivants et aux non-vivants.



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Marie Preston, Line Gigot, Graziella Semerciyan, Le CommensalChêne, 2020.
Tourné par Frédéric Grousset et sculpté par Arnaud Delpont, Production MAGCP. Photo : Marie Preston
Marie Preston, Line Gigot, Graziella Semerciyan, Le CommensalChêne, 2020.
Tourné par Frédéric Grousset et sculpté par Arnaud Delpont, Production MAGCP. Photo : Marie Preston
 
Les bons récipients à levain ou à fermentation sont objet d'héritage et viennent des pères et des grands-pères, car « ils sont accoutumés à la fermentation et on sait, avec eux, comment vit le levain ». […] On traite le récipient en question presque comme un être vivant. Il y a des cuves qui supportent le froid, d'autres aiment la chaleur, chaque cuve a ses habitudes et ses goûts. Il y en a qui s'arrangent d'entendre du bruit, et d'autres qui veulent du calme. On ne doit jamais les prêter que par un temps ensoleillé, jamais la nuit « afin qu'elles ne se refroidissent pas »

Adam Maurizio, Histoire de l’alimentation végétale, Ulmer, 1932, 2019, p. 509-510.


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Marie Preston, Line Gigot, Graziella Semerciyan,  Sacs à cheminer, Sérigraphie et linogravure, 2020
50 exemplaires, 50 x 81 cm, réalisé avec l’aide de l’atelier trace et de la Ferme des graines de clayrac, production magcp. Photo : Marie Preston

 


Les sacs de farine et à grains circulent entre les paysannes et paysans boulangers et les meuniers. Cet objet relient des activités, des personnes, des lieux et des céréales. Ce qu’ils contiennent varie au fur et à mesure de leur usure. Suite à des échanges avec Caroline Barras de la Ferme de Pechaud, les artistes ont réalisé cinquante sacs sérigraphiés et linogravés, où s’inscrivent des énoncés d’origine très diverses. Liste de blés paysans y côtoient un récit de pratiques de couvage des graines de tabac, des citations d’autrices travaillant les interdépendances entre humains 
et non-humains. Ces sacs invitent à une circulation que nos imaginaires viendront peupler. Ces sacs et leurs écrits vont être distribués dans un circuit existant, celui du meunier des « Graines de Clayrac » et des boulangers-boulangères qui travaillent avec eux.


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Exposition Marie Preston - Du pain sur la planche. Centre d'art contemproain La Ferme du Buisson, du 1 décembre 2019 au 17 mai 2020. 


À la Ferme du Buisson, Marie Preston croise deux recherches actuelles qui l’ont amenée à s’intéresser, d’une part à la boulange, d’autre part aux pédagogies alternatives. Avec son projet PAIN COMMUN, elle a réuni à Saint-Denis un groupe de femmes autour de la fabrication de pains, vue comme une pratique partagée pour « laisser croître la connaissance ».


Parallèlement, elle a entamé une enquête sur un réseau d’écoles expérimentales nées en France dans les Villes Nouvelles dans les années 70-80, et reposant sur l’autogestion, la coopération et l’ouverture. À partir de là, elle conçoit cette exposition comme un espace de travail explorant les liens entre co-création et co-éducation.

PAIN COMMUN, Boulanger : levains, rituels et pratiques, 1er février 2020, avec Christine Armengaud, Delphine Sicard et le Pain des Venelles, Ferme du Buisson © photo Émile Ouroumov.

 

PAIN COMMUN, Boulanger : levains, rituels et pratiques, 1er février 2020, avec Christine Armengaud, Delphine Sicard et le Pain des Venelles, Ferme du Buisson © photo Émile Ouroumov.

PAIN COMMUN, Boulanger : levains, rituels et pratiques, 1er février 2020, Avec Christine Armengaud, Delphine Sicard et le Pain des Venelles. Ferme du Buisson © photo Émile Ouroumov.

PAIN COMMUN, Boulanger : levains, rituels et pratiques, 1er février 2020, avec Christine Armengaud, Delphine Sicard et le Pain des Venelles, Ferme du Buisson © photo Marie Preston
PAIN COMMUN, Boulanger : levains, rituels et pratiques, 1er février 2020, avec Christine Armengaud, Delphine Sicard et le Pain des Venelles, Ferme du Buisson © photo Émile Ouroumov.
PAIN COMMUN, Boulanger : levains, rituels et pratiques, 1er février 2020, avec Christine Armengaud, Delphine Sicard et le Pain des Venelles, Ferme du Buisson © photo Émile Ouroumov.
PAIN COMMUN, Boulanger : levains, rituels et pratiques, 1er février 2020, avec Christine Armengaud, Delphine Sicard et le Pain des Venelles, Ferme du Buisson © photo Émile Ouroumov.

PAIN COMMUN, Boulanger : levains, rituels et pratiques, 1er février 2020, avec Christine Armengaud, Delphine Sicard et le Pain des Venelles, Ferme du Buisson © photo Émile Ouroumov.

 

Fanzine de Boulanger : levains, rituels et pratiques, 1er février 2020, avec Christine Armengaud, Delphine Sicard et le Pain des Venelles, Ferme du Buisson 

 

La conférence pétrissante est construite autour d’un atelier collectif de boulange. Interventions des invités, questions des participant·e·s, pétrissages, façonnages et cuissons se sont mêlés pour mener à la fabrication d’un pain Femme debout. Les paroles échangées se sont mélangées à l’air incorporé ensuite dans la pâte.

Christine Armengaud, ethnologue, présenta son expérience de collectage de récits et de pratiques autour de la boulange, travail qui a donné lieu à une exposition et un livre Diable sucré, Gâteaux, cannibalisme, mort et fécondité (2000). Delphine Sicard, chercheuse en écologie et génétique microbienne, présenta son projet de recherche ANR BAKERY. Ce projet initié en 2014 à l’INRAE, regroupant chercheur·e·s, boulanger·ère·s et paysans-boulanger·ère·s, vise à promouvoir la conservation de la biodiversité et la durabilité des systèmes alimentaires. 

Le pain fut cuit sur place grâce au four mobile d’Arno et Céline du Pain des Venelles.

 

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© Céline Bertin

Maison Boulange
Exposition Marie Preston - Du pain sur la planche, La Ferme du Buisson, 1 décembre 2019 - 1 mars 2020

Marie Preston, Maies (Line) # 1, 2019 / Maies (Carole) # 2, 2019 / Maies (Loyce) # 3, 2019 / Maies (Aranka) # 4, 2019 / Maies (Samia) # 5, 2019
Production Ferme du Buisson 

Loyce Kragba, des noeuds, 2019
Production Ferme du Buisson

 
"Le pôle consacré à la boulange dans l'exposition D Pain sur la planche, à la Ferme du Buisson, ne se cantonne pas uniquement au pain façonné par le boulanger, il invite à réfléchir et prendre conscience d’une chaîne de gestes qui s’étend de la terre où les grains poussent au réseau de production et de consommation. Marie Preston, avec le groupe du PAIN COMMUN, explore l’histoire du pain,
des cultures de blés et des enjeux qu’elles soulèvent (économiques, sociaux, culturels, politiques…). Au travers des outils et travaux présentés, les membres du PAIN COMMUN attirent notre attention sur les normes, l’uniformatisation et la sur-exploitation imposées par l’industrie agro-alimentaire et nous invitent à participer à cette recherche ouverte et collective autour du pain." Journal de l'exposition Du Pain sur le planche, La Ferme du Buisson
 
"Si les farines et l’eau sont les principaux ingrédients nécessaires à la fabrication du pain, le pétrin – aussi appelé maie – est le lieu où le·la boulanger·ère et les ingrédients vont interagir, échanger des énergies pour peu à peu donner vie au pain. Cet outil servant à la préparation de la pâte et à son pétrissage était déjà utilisé au Moyen Âge. Afin d’apporter plus de confort aux boulanger·ère·s dans le
travail de la pâte, certaines règles ont été établies. Chacune des parties du pétrin est une sorte de prolongement du corps humain de son·sa utilisateur·rice : ici, leur longueur correspond à la taille de chacune des membres du groupe. Tout en s’inspirant d’une tradition
boulangère artisanale, les maies de Marie Preston s’adaptent, notamment à hauteur d’enfant à l’image du mobilier scolaire, pour que chacun·e puisse participer. Les Coudes, permettant de relier et agencer les pétrins entre eux, matérialisent l’individualité de chacune au sein du PAIN COMMUN. Mobiles et pouvant être combinés de différentes façons, ces pétrins nous offrent la possibilité, dans le cadre d’ateliers, de donner vie à des pains communs, où les discussions-pétrissantes de chacun·e·s nourriront et gonfleront les pains d’un souffle de vie collectif." Journal de l'exposition Du Pain sur le planche, La Ferme du Buisson
 
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Journal Commun, 2019
Avec la participation de Samia Achoui, Carole Fritsch, Line Gigot, Martine Guitton et Marie Preston
Design graphique par Marion L’Helguen
Impressions Riso, dimensions variables
Production La Ferme du Buisson

 

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Vous pouvez lire le Journal Commun ici.

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À propos des ateliers PAIN COMMUN, voir l'article de Jérôme Dupeyrat, S’éduquer ensemble, par l’intermédiaire du monde / Teaching Each Other, Mediated by the World, dans Esse, Arts + Opinions, "Savoir", n°98, Hiver 2020
 
“Dans le futur, aura-t-on besoin de nos deux mains pour faire du pain ?” Atelier du 6 mars 2017, Maison des associations, Saint-Denis

Le journal du PAIN COMMUN retrace l’histoire du groupe, initié en 2018 par Marie Preston lors de sa résidence au centre d’art Synesthésie – MMaintenant à Saint-Denis. Ce groupe de femmes volontaires s’est constitué autour de la fabrication de pains. Depuis deux ans, elles vivent ensemble une expérience collective qui se construit de la singularité de chacune, nourrie par leurs savoir-faire, cultures, pratiques et parcours de vie. Ce projet du PAIN COMMUN implique de repenser l’articulation des membres entre elles selon les projets, notamment lorsque des partenariats institutionnels sont tissés. Leurs réunions se font en deux temps, des rencontres avec

des personnes liées à leurs recherches : paysan·ne·s, boulanger·e·s, conservateur·trice·s de musées, céramistes... et des moments de boulange, qui sont notamment l’occasion de pétrir autour de lectures écoféministes. Ces échanges autour du pain avec différents acteur·trice·s de la « chaine boulange » donnent forme à des créations artistiques plurielles et collectives qui se nourrissent de l’énergie de ses co-créatrices. Cette frise raconte l’histoire du groupe qui s’inscrit dans un temps long – comme celui du pain qui doit lever – et toujours en cours.
 
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Les prototypes de fours et le film Des pieds, des mains, des ventres-fours documentent un week-end d’atelier que les membres du PAIN COMMUN ont passé en septembre 2019, chez le céramiste Marc Enjalbert, à Souvigny (Allier). Ce séjour était la première matérialisation de leur réflexion sur Le Four Commun, projet de four à pain collectif au 110, Centre Socioculturel Coopératif, voté au Budget Citoyen de la ville de Saint-Denis.
On retrouve dans le travail de la terre et de l’argile des gestes et étapes similaires à celles de la boulange artisanale. Notamment dans l’importance du toucher et la pratique de la matière. Chacun·e a une autonomie dans son travail et son tâtonnement mais au sein d’un espace-temps partagé qui nourrit les échanges et réflexions, individuelles ou collectives. Au sein du groupe, Marc Enjalbert formule
le lien entre idée et pratique et facilite une approche entre savoir-faire et expérimentation.
Le Four Commun (prototype #1), les cloches à cuire, les moules, les marques à pain et les photographies sont autant d’objets qui témoignent de ces rencontres entre l’humain et son environnement dans une dimension tant géologique, écologique que plastique. Ils continuent de réunir après leur création puisqu’ils vont permettre de cuire du pain et de le partager. Le Four Commun (prototype #1) sera notamment activé pendant l’exposition. Les marques à pain quant à elles permettent de singulariser un pain dans un processus

de cuisson collective.
 
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L'un dit surfer sur le levain, l'autre travailler avec des blés de population, l'une dit que donner, chaque jour, le pain invendu est joli, l'autre nous rappelle le temps où le pain nourrissait, nourrissait vraiment. Leurs fournils sont éphémères, solidaires, conquérants, brichetons. Le pain y est de toutes céréales et chaque fois excellent. Mais comme la brique ne résulte pas seulement de l'argile placée dans un moule, le pain n'est pas qu'une pâte façonnée par le boulanger. Sa qualité est issue d'une chaîne de gestes qui s'étend de la terre où les grains pousseront au réseau de distribution des tourtes et des brioches.

Mais après ? Comment agir ces pensées-gestes de la boulange qui favorisent toutes les formes de bio-diversité, environnementale, culturelle, sociale, subjective, animale ? Comment le faire à Saint-Denis, la ville où les archéologues identifient des fours " à sape " moyenâgeux, une de ces villes de la Plaine des Vertus qui alimentait Paris de ces cultures maraîchères jusqu'au milieu du XX° siècle ?

 

En rassemblant des personnes volontaires, en prenant le temps que la pâte lève, en discutant de nos gestes, en boulangeant ensemble, en goûtant. Le Pain Commun se place du côté de l'art de l'enquête, tel que le définit l'anthropologue Tim Ingold pour qui " Le praticien cherche à laisser la connaissance croître à la faveur d'une observation et d'un engagement pratique auprès des êtres et des choses qui l'entourent. " " Laisse croître la connaissance " par les formes et rencontres auxquelles nous prenons part.

 

Le Pain Commun ne peut donc avoir lieu qu'à plusieurs, habitant·e·s apprenti·e·s boulanger·e·s du dimanche et, pour commencer, boulanger·e·s engagé·e·s quotidiennement dans sa fabrication. Cette expérience se construit de la singularité de chacun·e·s, de chaque culture, de chaque pratique, de chaque savoir-faire, nourrie par nos expériences et parcours de vie.

 

Le Pain Commun a été accompagné par Synesthésie MMAINTENANT en 2018

 

Marques à Pain, atelier du 6 avril 2019, au 110, centre culturel et social coopératif, Saint-Denis
"Anarchie", Atelier avec Julieta Garcia Vasquez, le 11 juin 2018, Palais de Tokyo 
© Marie Preston
"Déesse", Atelier du 19 octobre 2018, à l'AMAP de Saint-Denis