Texte publié dans le catalogue de l’exposition des diplômés 2006 avec les félicitations du Jury à l’ensba, 2007

"Cadrage-débordement” Thierry Raspail. 

"Marie Preston a l’engouement des engagements forcenés. Elle parcourt à pied le trajet de  Saint-Denis jusqu’au métro Abbesses. Parcours des énergies saintes en son temps, parcouru par le saint lui-même à l’époque du défrichage des clairières, des règles oubliées de saint Benoît, des élancements gothiques, trilobés et fleuris (bien avant Marylin Manson), au temps des cathédrales et des fabrications de Marie. Parcours devenu aujourd’hui trajectoire de quotidiens dépressifs, anonymes et houellebecquiens. L’œuvres, qui est en cours, n’est pas documentaire ; elle susurre que l’urbain est désormais globalisé, généralisé, qu’il surfe sur l’horizon déverticalisé : il n’y a plus d’histoire, il y a seulement des moments indifférenciés de population. Marie Preston a travaillé à Montreuil, Croix de Chavaux, pays maliens s’il en est, Malinké, Sénoufo, Bozo, Bamana, Dogon … Où est le N’Domo ? Tout cela a tissé un tapis de vertus, tricoté en commun, comme un boubou déplié sur un fond sonore. Marie Preston tricote et filme ; elle constate et crée une communauté d’intérêts. L’œuvre est comme un beurre de karité : multiservice, essentielle et immense dans sa précarité."